retour "Tempête en Aquitaine"
les pages de Dadaillou
Ce nétait pas la première...

Voici donc deux témoignages anciens de pareille tempête :
       Le premier est bien connu des écoliers et ex-écoliers, autant dire de quasiment tout le monde...
( voir image ci-dessous... )
       Un ami m'a envoyé le second qui date de 1784...
à découvrir...




Tiens, tiens !
Ce brave Jean de la Fontaine aurait-il connu pareille tempête ?


Combien de chênes vont ainsi se perdre dans les forêts de Dordogne ? ...
Le chêne un jour dit au roseau :

"Vous avez bien sujet d'accuser la nature ;
Un roitelet pour vous est un pesant fardeau ;
Le moindre vent qui d'aventure
Fait rider la face de l'eau,
Vous oblige à baisser la tête.
Cependant que mon front, au Caucase pareil,
Non content d'arrêter les rayons du soleil,
Brave l'effort de la tempête.
Tout vous est aquilon; tout me semble zéphyr.
Encor si vous naissiez à l'abri du feuillage
Dont je couvre le voisinage,
Vous n'auriez pas tant à souffrir :
Je vous défendrai de l'orage ;
Mais vous naissez le plus souvent
Sur les humides bords des royaumes du vent.
La nature envers vous me semble bien injuste.

- Votre compassion, lui répondit l'arbuste,
Part d'un bon naturel ; mais quittez ce souci :
Les vents me sont moins qu'à vous redoutables ;
Je plie, et ne romps pas. Vous avez jusqu'ici
Contre leurs coups épouvantables
Résisté sans courber le dos ;
Mais attendons la fin. " Comme il disait ces mots,
Du bout de l'horizon accourt avec furie
Le plus terrible des enfants
Que le nord eût porté jusque là dans ses flancs.
L'arbre tient bon ; le roseau plie.
Le vent redouble ses efforts,
Et fait si bien qu'il déracine
Celui de qui la tête au ciel était voisine,
Et dont les pieds touchaient à l'empire des morts.


Mon cher Dadaillou,
voici la relation promise de la tempête de ... 1784 sur Marsac ( en particulier)...
Le brave abbé Girardeau, curé de la paroisse de Marsac a transcrit, dans le registre paroissial de Marsac, le souvenir de cette tempête qui a agité le secteur dans la nuit du 17 au 18 janvier 1784. Elle avait débuté depuis 17 ou 18 h ( tiens tiens...), jusqu'à 3 ou 4 h du matin (re tiens tiens !), avec (nuance) des éclairs et du tonnerre, comme au plus fort de l'été :


Ad perpetuam Dei memoriam
La nuit du 17 au 18 janvier de cette année 1784, il a fait un temps des plus cruels que j'ai jamais entendu.
Il a fait des éclairs, il a tonné un tonnerre continuel et terrible comme dans le plus fort de l'été.
Mais ce qui rendit ce temps si affreux c'était le vent le plus horrible qu'on puisse imaginer, qui a soufflé avec une impétuosité, avec une [...]mence sans égale depuis les 5 à 6 heures du soir jusqu'à 3 ou 4 heures de lendemain 18.
Non, jamais je n'en ai entendu un si fort, si continuel qui ait soufflé si longtemps, il me faisait danser dans mon lit.
Je n'ai jamais eu tant de peur d'être écrasé sous les ruines d'une maison qu'à ces moments longs et cruels de la nuit où je n'ai pas fermé l'oeil et où cette [...] quoi que neuve allait et venait, je crois, sur ses fondements.
On m'a dit qu'il avait arraché beaucoup d'arbres, je n'en suis pas surpris.
Il était [...] il faisait frémir, sans doute que l'outre qui le renfermait s'était déchirée et que, n'ayant pu se promener depuis longtemps, il voulait [...]ner et faire danser toutes les créatures au son de ses vilains [...], mais enfin, celui qui commande à toute la nature lui a ordonné [...].
Il l'a fait à mon grand contentement de façon qu'à cette heure 8e on n'entend qu'un petit zéphir qui badine fraichement dans [...].

Girardeau, curé de Marsac.


Souvenir...
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Que sont les arbres devenus...
Le travail
du technicien de surface
en milieu forestier...
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